2017 a débuté pour moi par une mauvaise grippe… une de celles qui vous clouent au lit sans volonté, avec la vague idée que vous n’en émergerez plus jamais et un méchant doute sur l’efficacité des bons vœux de santé dont, pourtant, vous a gentiment abreuvé votre entourage quelques jours plus tôt. Du coup, cela m’a mis en retard sur les miens (de vœux), que je m’empresse de formuler ici avant la date de péremption. Je vous souhaite une année épatante et sensationnelle (rien que ça !) et de garder l’espoir même si le contexte, hélas, ne s’y prête guère. Faites avant tout ce dont vous avez envie, gérez les priorités avec intelligence, recherchez le plaisir dans votre travail et si ce n’est pas le cas, changez en !
Comme je suis rarement malade, j’ai retrouvé les sensations grisantes de l’enfance, quand vous savez que tous les copains sont en classe et que vous êtes au lit, vaguement et délicieusement coupable. J’ai délaissé l’ordinateur pour somnoler devant la télévision, redécouvrant le charme désuet des Maigret de l’après-midi, dont la lenteur seyait à mon état d’esprit, mais m’inquiétait aussi un peu sur la vacuité des après-midi de retraité, perspective encore lointaine pour moi, mais dont l’échéance se rapproche inexorablement.
C’est pourquoi, je suis content de repartir en campagne et que je compte bien m’amuser encore en 2017, dans le travail comme dans les autres aspects de la vie. Cette semaine, je suis à Lyon pour l’audit d’un établissement dans la cadre du labelFle (Français langue étrangère), label dont le CIEP fêtera les dix ans début mars. Je pousserais ensuite jusque Béthoncourt (prés de Belfort) pour aller accompagner les formateurs du CFA BTP qui ont décidé de faire de 2017 une année d’expérimentation de l’usage du numérique en alternance, notamment pour mieux encadrer les parcours individualisés, de plus en plus nombreux, et pour diversifier les activités proposées à ces jeunes de la génération Z. C’est pour la même raison et le même contexte que je me rendrais à Blois, à Roubaix, à Angers… toute cette année, et que j’animerais aussi plusieurs formations pour le CCCA-BTP sur le thème du numérique, de l’individualisation, de la différentiation pédagogique et du management de projets numériques.
Le 9 février, c’est à Orléans avec la Fondation Orange et devant les conseillers de la Mission Locale que j’interviendrais pour une conférence intitulée « Renouveler les pratiques d’accompagnement face au numérique », dans laquelle je tenterais de faire passer le message que, contrairement aux idées reçues, alors que l’accès direct à l’information peut donner l’illusion que les métiers dits « de la médiation » deviennent inutiles, ils en sortent renforcés. Le conseiller doit prendre la mesure de l’intérêt de chaque canal de communication et de chaque application pour proposer à la personne accompagnée le bon «dosage numérique », le bon « contrat d’accompagnement » alliant présentiel et accompagnement à distance, recherche autonome et recherche accompagnée, prise en main de son projet personnel et guidance renforcée. Chaque situation, chaque projet, chaque accompagnement devient unique, en fonction de la maitrise des outils numériques de la personne, de ses attentes, des équipements dont elle dispose. En utilisant les outils numériques, le conseiller optimise son accompagnement en répondant au plus près aux besoins, tout en se repositionnant sur la dimension fondamentalement relationnelle de sa fonction et en permettant le développement de la compétence numérique de la personne accompagnée.
C’est aussi sur ce thème et avec ce public que je poursuivrais en 2017 ma collaboration avec le Service Public Régional de l’Orientation (SPRO) de la Région Pays de la Loire dans le cadre de son dispositif de professionnalisation, pour des modules s’adressant aux conseillers et d’autres aux directeurs des structures.
Pourquoi s'adresser aux managers ? Au-delà de la sensibilisation et de la formation, nécessaire, des agents des services d’information et d’orientation et des formateurs, une véritable avancée ne sera possible que si les Directions des services d'orientation, des organismes de formation, des CFA ... impulsent et soutiennent une politique offensive qui réaffirme la volonté d’intégrer durablement le numérique comme une composante majeure de l’accompagnement. Cependant, ces managers sont parfois eux même démunis face aux enjeux et peinent à mesurer clairement les impacts sur leurs structures, en terme d’organisation du travail, de management des personnes et des publics, de choix technologiques à faire. C'est pourquoi je suis particulièrement fier du guide "repères pour l'intégration du numérique dans les pratiques de formation" que je viens de finaliser pour le CCCA-BTP après une année de formation-action et qui concrétise ces idées.
Quoi d’autre encore au programme de 2017 ? Quelques sessions (j’espère !) sur le management à distance avec les cadres d’un opérateur de formation national, mon enseignement au CNAM sur la gestion de projet qui redémarre dans quelques semaines, quelques déplacements dans les DOM (Guyane en février, Réunion en avril, Martinique en juin) pour animer des formations sur « la prévention des risques psychosociaux », la poursuite du développement du CléA pour la Branche du BTP… D’autres chantiers encore, en attente de confirmation.
Chaque année qui passe me conforte dans le choix que j’ai fait de développer ma propre activité professionnelle : en dépit des aléas des marchés, des attentes parfois éprouvantes de réponses qui trainent à arriver, des exigences de certains clients, les contraintes sont sans commune mesure avec le sentiment de liberté. Etre entrepreneur de sa vie est une aspiration partagée par un grand nombre de personnes qui ne trouvent peut être plus dans l’entreprise la cohérence entre leurs actions, les exigences de leurs postes et leurs valeurs (ce à quoi je crois, ce qui me porte, ce qui m'épanouit, ce dont je suis fier). Pourtant entre ce que je veux faire, ce que ce doit faire et je que je peux faire, tout est question d’équilibre à rechercher…