« Et voilà ... il fait beau dehors, nous sommes le 1 mars 2009 et je me lance dans la blogosphère ! Il y a très longtemps que l'idée me taraudait mais j'attendais le moment propice (l'arrivée du printemps peut-être ?) pour franchir le pas [..] Comme tout nouveau bloggeur, j'imagine, je me pose avec appréhension la question de la durée ... vais-je trouver le temps de publier à une fréquence raisonnable ou s'agira-t-il d'un feu de paille ? Difficile de répondre aujourd'hui mais il faut bien prendre le risque. Alors, allons-y, merci de m'accueillir et de me lire, et bien sûr de déposer vos commentaires »
Et voilà … dix ans après ce tout premier article, mon blog est toujours là, riche de 103 articles, soit une dizaine par an en moyenne, avec un rythme de publication moins soutenu depuis 2013 (16 articles en 2009, 7 à 8 à partir de 2013), ce qui correspond à la date de mon inscription sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, LinkedIn et plus récemment Yammer et WorkPlace) et donc à une diversité de mes modes de communication.
Le Youtuber Squeezie (10.765.940 abonnés et 5.004.014.446 de vues sur l’année) n’a pas trop à craindre ma concurrence : avec mes 33 207 visiteurs en dix ans, et mes 106 abonnés, je fais un peu « petit bras » et j’ai encore quelques marges de progrès ! Mais là n’est pas le plus important. En effet, ce n’est pas tant l’audience qui m’importe que la constance de ma trajectoire, que la fidélité à mes idées. Lorsque je revisite mon blog et ces 103 articles, j’ai une vision en condensé des dix années de vie professionnelle qui viennent de s’écouler : un changement professionnel majeur en 2011 lorsque je décide de devenir formateur consultant indépendant (et là aussi, fier de l’être encore huit ans plus tard, ce qui n’est jamais garanti dans un monde professionnel en constante évolution) ; des actions qui s’inscrivent dans des temps longs et d'autres plus éphémères, le temps d’une conférence par exemple ; des relations qui s’estompent pour revenir quelques années plus tard ; des changements personnels que l’on perçoit çà et là en filigrane des articles ; des convictions sans cesse réaffirmées sur la dimension fondamentalement émancipatrice de la formation et sur la place que le numérique peut jouer sur cette liberté de se former tout au long de la vie et de reprendre le contrôle sur les institutions.
Un style aussi peut-être ? en tous cas je l’espère ! J’assume pleinement une posture d’équilibriste entre le détachement nécessaire à l’objectivité et à l’analyse d’une part et l’implication de l’acteur engagé, fait de chair et de sang, d’émotions et de sentiments, d’autre part. Cette posture inatteignable de chercheur-praticien que je me serais efforcé d’atteindre tout au long de ma vie professionnelle !
Les blogs ont-ils encore un avenir ? 25 ans après leurs créations et avec la déferlante des réseaux sociaux, cette question est légitime, et pour ma part j’y réponds par l’affirmative ; si j’utilise en effet les réseaux sociaux pour communiquer au quotidien et créer de l’interaction dans les différentes communautés auxquelles je participe, je ne pourrais me passer d’un espace de publication où je peux développer un sujet, sans craindre le dépassement de la limite fatidique des 280 caractères, la tyrannie de la concision, l’hégémonie du visuel sur l’écrit. J’aime à me prélasser dans des textes longs, dans des phrases à n’en plus finir, dans des mots désuets, comme un gros chat sur un radiateur et cela continuera comme cela, je le crains, pendant encore longtemps.