Depuis septembre 2011, je suis impliqué, en compagnie de Mariela, Marie Claire et Patrick, dans le chantier d’accompagnement des CFA aquitains. Chantier, qui, à vrai dire s’appuie sur un acquis de plusieurs années où les formateurs et responsables pédagogiques, au fil des rencontres organisées à Bordeaux et grâce à l’accompagnement des consultants sur leurs terrains, ont développé réflexions, outils, pratiques innovantes … propres à mettre en œuvre une Démarche Qualité partagée. Entrée par la compétence, sous l’égide de Guy Le Boterf, actualisation de la pédagogie de l’alternance et de l’analyse de l’expérience, projets culturels et citoyens, prise en compte des profils cognitifs, individualisation des parcours … ont été les principaux centres de focalisation.
Cependant, le découpage du chantier en actions thématiques rend parfois malaisé la traduction opérationnelle de ces différents axes dans un projet d’établissement qui tienne compte de la culture du centre, de son contexte et ambitions, de ses forces, atouts, et faiblesses. Les temps de maturation sont propres à chaque centre, confrontés à la gestion de la complexité dans un calendrier qui laisse parfois peu de place à une dimension réflexive et prospective.
C’est pourquoi je trouve particulièrement productif, en terme de professionnalisation des équipes et des personnes, les deux prolongements auxquels je contribue actuellement à partir de ce projet :
La première orientation, que nous avons collectivement proposée en clôture de cette année du chantier aquitain, est la rédaction concertée d’un ou de plusieurs guide(s), qui servirai(en)t à la fois de compilation et de capitalisation des expériences, de cadre structuré donnant à voir les consensus inter-CFA, d’outils propres à faciliter l’adhésion de nouvelles équipes et le transfert en direction de celles-ci et pourquoi pas, si le résultat est à la hauteur de nos attentes, de promotion extrarégionale. Cet exercice n’est jamais aisé pour un formateur qui a davantage l’habitude d’écrire « dans et pour l’action » que « sur » l’action. Mais elle est extrêmement bénéfique si elle offre l'occasion, un peu comme la démarche de VAE, de recomposer les éléments épars dans une « forme » cohérente qui donne à voir ce que l’on est, collectivement et individuellement, à un moment T de l’action. Bénéfique aussi si elle permet une introspection honnête et une mise à plat des éléments réussis et des tentatives moins heureuses, et si ce détour réflexif est l’occasion de revisiter les théories et les valeurs sous-jacentes.
La seconde orientation est un accompagnement plus soutenu des équipes sur le terrain, et notamment un appui aux équipes dirigeantes. C’est la voie sur laquelle je suis engagé avec l’un des CFA Aquitain, qui vise la mise en place d’une « structure pédagogique d'alternance en parcours individuels » à horizon de la rentrée 2013. Réaffirmant les valeurs porteuses de sens, telle que la pédagogie de l’alternance, et analysant finement son contexte externe et interne, la Direction de ce CFA entend construire un dispositif en phase avec la société numérique, qui, comme on le sait, engendre des attentes nouvelles des entreprises comme des apprentis et de leurs familles, un besoin accru de personnalisation du service et une nécessité de revisiter, pour les moderniser, les ressources pédagogiques et les organisations supports de l’apprentissage. Après avoir défini les finalités et les intentions avec l’équipe de Direction, nous avons mis en œuvre une démarche de projet, basée sur la constitution de groupes thématiques (ingénierie, technologie, professionnels métiers, évaluation…), chacun ayant ses propres échéances et objectifs de production. Je relèverais ci-après trois éléments déterminants de cette approche :
Tout d'abord, la recherche de l’adhésion des équipes par une concertation permanente, mais, dans le même temps, une rigueur dans la gestion des objectifs, des échéances et la nécessité d’une production réelle de chacun au service du projet d’ensemble. En second lieu, la constitution d’un comité de pilotage composé des différentes parties prenantes du projet, à qui les différentes modèles et hypothèses de travail des groupes de production seront présentés pour débat et décisions. Enfin, l’utilisation d’un outil de gestion de projet en ligne, permettant à chacun d’être en interaction constante avec les autres groupes et informé en temps réel de l’avancée des productions. Cet outil favorise également les productions collectives, et rend plus aisé la gestion des temps de production par les animateurs des groupes, ceux-ci ayant été choisi en concertation. Avantage connexe : se familiariser avec un outil numérique, qui permet de projeter, en l’expérimentant pour soi, une gestion numérique des futurs parcours individualisés.
A suivre, donc, dans les mois à venir …