Enfer et damnation ! Trompé par mon sens auditif et une interprétation trop hâtive, j’ai commis, en ce début d’année 2012, une impardonnable bévue, entrainant mes lecteurs dans une erreur majeure, quoique non vitale. Voilà l’affaire : pour présenter mes vœux sur ce blog, j’ai cru bon d’ironiser gentiment sur mon voisin, trompettiste amateur dont je louais autant la persévérance que les progrès dans l’apprentissage, ô combien difficile, de cet instrument. Or, je viens d’apprendre que ce dit voisin n’est en rien trompettiste débutant mais … retraité et professeur de trompette à ses heures. Les balbutiements musicaux ne lui appartenaient guère, mais bien à ses élèves, successivement reçus à une heure ou, généralement, les retraités font leurs siestes. Ainsi donc, à l’instar d’un Maxime le Forestier qui « tombait amoureux de tout un pensionnat », me voilà capable de m’enticher, sans le savoir, d’une palanquée de trompettistes en herbe !
A propos de débutant, j’ai fait mes premiers pas, le 12 juin, en tant que cyber animateur, lors de la webconférence du FFFOD avec Jean Fraysshines (voir billet précédent). J’étais presque aussi stressé que lors de ma première intervention publique (un peu moins, tout de même !) mais finalement cela ne s’est pas trop mal passé. Une heure, c’est un bon format pour débroussailler le terrain, même s’il reste encore beaucoup à dire sur les styles d’apprentissage et les liens avec la réussite et la persistance en FOAD. D’autres questions mériteraient en effet d’être abordées. Par exemple : Adopte-t-on toujours le même style ou cela dépend-il du contexte ? Les styles peuvent-ils être modifiés, et comment ? Le fait de connaitre son style d’apprentissage augmente-t-il sa performance en tant qu’apprenant ? Les styles d’apprentissage sont-ils fixés une fois pour toutes ou évoluent-ils avec le temps et les expériences formatives ? Je reste également convaincu que l’on ne peut parler « d’un dispositif FOAD » et ne pas prendre en compte la diversité des dispositifs. Je pressens à cet égard que certains styles d’apprentissage sont mieux adaptés que d’autres au modèle pédagogique et épistémologique sous-jacent du dispositif et donc qu’une meilleure connaissance des apprenants visés augmente la qualité du dispositif. Peut-être pourrions-nous prolonger les échanges sur le sujet …
A part cet épisode cybernétique, j’ai poursuivi cette semaine mon accompagnement du CFA d’Arcachon. Le projet, ambitieux, vise à transformer l’organisation actuelle afin de produire, pour la rentrée 2013, un dispositif d’apprentissage en parcours individualisés. L’occasion de réfléchir sur les fondamentaux de l’alternance, sur l’adaptation nécessaire de cette modalité face aux besoins de personnalisation des entreprises, des apprentis et de leurs familles, et sur la prise en compte des nouvelles manières d’apprendre des apprentis de la génération Y. Analyse qui conduit naturellement à reposer la question de l’enseignement et des nouvelles manières d’enseigner, et à interroger les raisons qui nous poussent à embrasser cette profession. Vocation sociale, passion de transmettre, désir de permettre au jeune de s’épanouir dans un métier et de l’accompagner dans sa vie de jeune adulte en devenir, passion de geste professionnel et de la matière enseignée … autant de raisons qui ne doivent pas faire oublier que le plaisir d’enseigner, de former, d’accompagner, est indispensable et est aussi l’une des conditions des apprentissages réussis : Il ne peut y avoir d’apprenants épanouis sans formateur heureux.