De tout temps, l'organisation des espaces d'apprentissage a influencé les modèles d'enseignement et les comportements des apprenants. En formation initiale, l’organisation à partir de 1882 des salles de classe dans les écoles républicaines a induit et accompagné la mise en œuvre d’une pédagogie descendante et il a fallu attendre les « pédagogues modernes » tels que Montessori, Freinet ou Decroly pour proposer des organisations plus flexibles, voire de sortir de la salle de classe pour préférer l’école du dehors.
En formation continue, les formateurs ont longtemps reproduit implicitement le modèle scolaire, hormis peut-être dans des dispositifs tels que les Ateliers de Pédagogie Personnalisée ou les Centres de Ressources et ce n’est pas l’organisation des tables en U ou en banquet qui a changé radicalement la donne. Actuellement, une réflexion large se met en place en France et en Europe pour proposer des organisations plus flexibles telles que les learning labs, même si, là comme ailleurs, le changement de pratique et de posture ne va pas de soi et nécessite un accompagnement des équipes pédagogiques.
En ce qui concerne les environnements numériques, alors que la réalité augmentée et la réalité virtuelle permettent de créer des activités pédagogiques interactives et dynamiques, force est de constater que les environnements de travail numériques (notamment les LMS ou les ENT) restent peu ergonomiques et peu orientés vers le social learning, au point que les formateurs d’adultes, comme nous avons pu le constater lors des confinements, se tournent souvent vers d’autres outils grand public, tel que les réseaux sociaux numériques ou les murs collaboratifs.
Cependant, nous devons impérativement rechercher l’homothétie entre les environnements physiques et les environnement virtuels d'apprentissage, pour permettre le développement des compétences du XXIème siècle (créativité, collaboration, communication, esprit critique), pour prendre en compte la porosité des espace-temps de la formation (les apprenants peuvent apprendre partout et tout le temps) et la diversité des modalités de formation.
A la demande du Synofdes, j’ai présenté mes réflexions sur ce sujet lors d’un webinaire qui a eu lieu le 2 juin, et dont vous trouverez ci-après l’enregistrement.