Pour ce billet de pré-rentrée, j’ai décidé de ne pas parler des MOOC. Non mais, parce que c’est vrai enfin, ce serait trop facile : aujourd’hui, le seul fait d’employer l’expression MOOC dans un article, que ce soit pour parler du modèle économique des MOOC, du tutorat dans les MOOC ou bien encore de l’avenir de l’enseignement universitaire français face aux MOOC… vous assure sans peine un succès d’audience de votre publication, qui sera relayée dans tous les médias sociaux.
Je ne tomberais donc pas dans cette facilité car je ne mange pas de ce pain-là. Je pense en effet qu’à trop parler des MOOC, et dieu sait si, que ce soit dans les revues spécialisées ou les revues grand public, le terme de MOOC revient comme une antienne, on risque de banaliser le concept et de le diluer dans des magmas putrides d’incompréhension. Ouvrez votre compte Facebook ? On parle de MOOC. Consultez Twitter ? On parle de MOOC. Ouvrez la Tribune ? On parle encore de MOOC. A croire que cette année 2014 sera sous le signe des MOOC et que rien d’autre n’a d’importance.
J’ai donc décidé de parler des vrais sujets de fond, de ceux dont l’avenir est plus certain que celui des MOOC dont peut-être demain, certains se souviendront avec nostalgie, comme d’une tentative prometteuse mais éphémère de renverser le paradigme universitaire. C’est, je crois, Didier Paquelin qui classait un jour les projets en deux catégories : les PQPH et les PQNPPH : les projets qui passeront l’hiver et les projets qui ne passeront pas l’hiver. Les MOOC seront-ils dans la première catégorie ? Rien n’est certain, même si cet emballement médiatique présente un caractère inédit et, pour tout dire, vaguement inquiétant.
Bref, puisque j’ai décidé de ne pas parler de MOOC, le sujet donc je veux vous entretenir est celui de la Formation ouverte et à distance. La FOAD, une valeur sûre, qui arrive enfin, après trente ans de combats acharnés, à avoir droit de cité dans la nouvelle loi sur la formation professionnelle. Rien ne dit, a contrario, que les MOOC auront demain cette même reconnaissance, et les promoteurs de MOOC auraient tout intérêt à s’inspirer des vaillants acteurs de la FOAD qui, grâce à leur pugnacité, auront su faire reconnaitre le droit à se former ailleurs que dans un centre de formation.
Mais, finalement, pour revenir au modèle économique dont on parle tant, puisque certains MOOC font payer les droits d’entrée, peut-on considérer, comme le fait hardiment Bruno Devauchelle dans son blog, qu’un MOOC payant n’est rien d’autre en fait qu’une FOAD ? Hypothèse vertigineuse mais qui n’est pas sans fondement. Décidément rien n’est simple et me voilà contraint à revenir aux MOOC alors que je m’étais juré, croix de bois, crois de fer, de ne pas en parler dans ce billet de pré-rentrée …
PS : à propos, si vous ne connaissez pas l’origine (véridique !) du mot Spam, voir la vidéo ci-dessous :